Décider, choisir, quelles différences ?

Le 31 octobre 2021 j’emménageais à Clermont-Ferrand. J’ai franchi un seuil. Et c’est une nouvelle histoire qui s’ouvre et que je m’autorise à vivre. Je décide d’incarner une autre réalité vers laquelle tout mon être se sent appelé depuis longtemps.

Nouveau point d’ancrage et Terre d’envol, Clermont-Ferrand, je t’ai décidé bien plus que je ne t’ai choisi.

Je souhaitais partagr ici deux extraits de Charles Pépin, philosophe français et auteur, entre autres, de Les Vertus de l’échec (2016) et de La confiance en soi (2018). Ces lectures m’auront grandement soutenu et accompagné sur le chemin.

« Décider c’est bien plus que choisir. Choisir c’est savoir avant d’agir. Décider c’est agir avant de savoir. Choisir c’est écouter les critères. Décider c’est savoir s’écouter. Choisir c’est faire confiance à sa raison. Décider c’est se faire confiance, en entier, à sa raison mais aussi à son corps, à son imagination, à son intuition. Choisir c’est se soumettre à l’argument. Décider c’est affirmer sa liberté. On choisit parce qu’on sait. On décide parce qu’on ne sait pas. Ou alors on sait mais autrement, et on sait même que c’est risqué. Décider implique un consentement profond à l’éventualité de l’échec. Kierkegaard, parlant de la décision de la foi, la définit comme un saut métarationnel, c’est-à-dire au-delà de la raison. Voilà une sublime définition de la décision. ».

La confiance en soi, c’est savoir utiliser son intuition, ou encore cette forme de sagesse ou de philosophie. C’est aussi accepter les erreurs comme faisant partie du processus en cours :

« Cette acceptation de l’incertitude est la première étape de cette métamorphose intérieure, de cette sagesse de la décision. Mais l’acceptation peut devenir un véritable consentement, et se changer alors en une forme particulière de plaisir, et peut-être même de joie. Nous pouvons aller jusqu’à aimer l’idée que notre décision puisse ne pas être la bonne. Car cette possibilité nous rappelle que nous avons eu l’audace de prendre une décision risquée et que la vie n’est pas une science exacte. Plus nous consentons à la possibilité de l’erreur, plus nous nous éprouvons comme des sujets libres, capables de trancher. Prendre confiance en soi, c’est apprendre à aimer sa liberté au lieu d’en avoir peur. Il y a une joie particulière à s’en sentir capable. »

Charles Pépin puise dans les textes des grands philosophes (Sénèque, Blaise Pascal, Sartre, Kierkegaard) mais aussi dans des exemples de la vie quotidienne, rendant la philosophie accessible à tous.

Pour aller plus loin :

La confiance en soi, une philosophie, Charles Pépin (2018)